Urfaust - Einsiedler
Chronique
Urfaust Einsiedler (EP)
Le visage de l’ermite s’entrevoit
À travers la lueur tremblotante des bougies.
Les volutes de fumée faiblement tournoient,
Dansent dans l’unique pièce défraîchie
Où flotte une odeur de crasse, d’encens et de moisi.
Des bouteilles d’alcool recouvrent le sol nu,
Entourent, tels des totems, le clochard céleste.
Les psychotropes l’élèvent, sensibilité accrue.
Les yeux clos, entre deux mondes il s’est mû
Sans esquisser le moindre geste.
La transe
La clef
La connaissance
Du fond du néant semble provenir de la musique,
Une voix puissante conduisant un obscur rituel,
Rémanence d’une croyance atavique.
Les sons se rapprochent, diablement hypnotiques,
Explosion de couleurs, de formes, porte ouverte sur l’Infini.
Un deep trip cosmique mené par IX aux claviers
Avalanche de sonorités tortueuses et hallucinées
Laissant entrevoir un après plus funeste.
Le deuxième esprit animant Urfaust, ténébreuse entité.
« Verderber » sans relâche moleste.
Hypnos et Thanatos, côte à côte, triomphants,
Sonnant le glas de l’ascension,
Ils frappent de concert, sans distinction.
Ne reste plus qu’un goût de sang,
Le déchirement des cris et la douce désillusion.
Intoxication
Possession
Déchéance
Corps secoué de spasmes, yeux révulsés,
Dans les veines coule l’amer poison,
Pris de court par cette soudaine âpreté.
Aux oreilles claquent les lignes de guitare désabusées,
Lente et douloureuse agression.
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6 COMMENTAIRE(S)
citer | Dysthymie a écrit : Ah ouais ! C'est étonnant comme entrée en matière mais je comprends tout à fait. Et, merci
J'avais essayé d'écouter ce que le duo avait fait avant cette sortie, mais ça ne passait pas du tout. Et puis un jour, j'ai posé mes oreilles sur le titre IX: Der Einsiedler, et là j'ai été scotché, car ce titre m'avait pris aux tripes comme rarement, et sans doute que le contexte personnel avait joué à l'époque, mais ça a été ma bande son pendant de nombreux mois, au point de faire de ce groupe l'un de mes préférés. |
citer | Ah ouais ! C'est étonnant comme entrée en matière mais je comprends tout à fait. Et, merci |
citer | Ma porte d'entrée chez Urfaust, tout simplement. Je n'accrochais pas du tout à ce groupe jusqu'au jour où j'ai posé mes oreilles sur IX : Der Einsiedler et là ce fut une grosse claque. Une ambiance réellement prenante, que je trouve assez dépressive ou en tout cas c'était la bande son parfaite à l'époque où je me suis procuré cet EP, comme des lambeaux humains qui ont été laissés sur le côté de la route. Très belle chronique au passage. |
citer | Merci pour ces mots  Cela me touche beaucoup venant de toi, merci ! |
citer | Voay 02/08/2021 22:27 | note: 4/5 | Une superbe démarche que cette chronique poétique, je suis admiratif. Je dois dire que c’est grâce à toi que je me suis enfin intéressé à Urfaust, à côté duquel j’étais passé pendant trop longtemps. Alors double merci Dysthymie! |
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6 COMMENTAIRE(S)
04/08/2021 22:07
J'avais essayé d'écouter ce que le duo avait fait avant cette sortie, mais ça ne passait pas du tout. Et puis un jour, j'ai posé mes oreilles sur le titre IX: Der Einsiedler, et là j'ai été scotché, car ce titre m'avait pris aux tripes comme rarement, et sans doute que le contexte personnel avait joué à l'époque, mais ça a été ma bande son pendant de nombreux mois, au point de faire de ce groupe l'un de mes préférés.
04/08/2021 16:32
04/08/2021 08:45
03/08/2021 08:33
02/08/2021 22:27
02/08/2021 12:05