Godflesh - Decline & Fall
Chronique
Godflesh Decline & Fall (EP)
Et si le retour du duo Justin Broadrick / BC Green sur son passé se situait ici plutôt que sur
A World Lit Only By Fire ? Ne croyez pas que je critique ce dernier – suspense, mon avis change ces derniers temps à son sujet. Mais il est clair qu’il a été une mauvaise surprise pour qui espérait un regard nostalgique sur
Streetcleaner, comparatif qui l’a desservi plus qu’autre chose. Empêché d’être vu comme une évolution,
Decine & Fall offrait déjà quelques mois plus tôt ce que les vieux fans un peu obtus attendaient : du Godflesh
Pure et dure, bien plus qu’un
Purge qui, lui aussi, joue au faux-ami.
Quatre titres qui claquent à l’ancienne, la production paraissant provenir d’une version remasterisée des nineties. C’est la même sensation de dépoussiérage qui parcoure les titres en eux-mêmes, Godflesh montrant que sa patte particulière n’a pas disparu (« Ringer » et « Dogbite », presque des synthèses des créations de la formation dans sa première moitié des années 90). Loin de là même, à l’écoute d’un « Playing With Fire » qui tire un trait au surligneur entre l’industriel et le nu-metal avec ce riff donnant l’impression d’écouter un morceau de Korn défonçant les murs. Pas de doute, les muscles sont de sortie, sans pour autant oublier cette atmosphère urbaine et dépressive caractéristique d’une part de l’identité du projet.
Une part seulement, que Godflesh décide d’appuyer vingt minutes durant. Là est le plaisir – immense – de
Decine & Fall qui creuse de plus en plus son sillon gris et meurtrier jusqu’à une basse qui a rarement sonné chez eux aussi agressive (le morceau-titre tirant sur le metal comme préparation à
A World Lit Only By Fire). Mais aussi une part seulement, où l’on sent le siamois en pleine exercice de style où il n’est que lui-même, non pas pleinement mais malgré tout avec talent (mémorable « Playing With Fire »). Il lui restera à se dépasser, ce qu’il fera plus tard avec le succès que l’on connaît – a.k.a.
Post Self.
L’EP sera réédité en 2021 au sein de la compilation Long Live the New Flesh
, agrémenté de versions dub de certains titres ainsi que d’autres issus de A World Lit Only By Fire
. Certaines expérimentations valent clairement l’écoute (« Shut Me Down Version » et son beat hip hop par exemple) mais d’autres s’adressent avant tout aux fanatiques déjà consommateurs de ces dérivations plaisantes, ambiancées mais peu marquantes sur le long terme. Un objet qui se destine de toute façon à eux en priorité. | Ikea 5 Avril 2025 - 363 lectures |
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