chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
129 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Golem Of Gore - Ultimo Mondo Cane

Chronique

Golem Of Gore Ultimo Mondo Cane
Depuis que j'écris mes bafouilles chez Thrashocore, je ne me souviens pas d'une année blanche en terme de grosse déception - tu sais, celles où tu attends le disque avec impatience, le met dans la platine, et soupire "Putain, tout ça pour ça..." après vingt minutes ? Hé ben voilà, ça y est, on tient la première (et la seule, j'espère) pour cette année - du moins, pour ceux qui s'intéressent à la scène Goregrind.

Et quel dommage ! Golem of Gore, jusqu'à présent, obéissait à merveille à l'aphorisme "Make Goregrind Great Again", cousu de fil blanc (comme le disque qui nous intéresse) sur des casquettes rouges d'un goût douteux. Si les 15 splits en 6 ans (!), notamment avec Haggus, Nasty Face ou Lipoma comportaient leur lot de titres ultimes, c'est bel et bien leur tout premier long-jeu, "Madness Is the Beginning: Beyond the Darkness of the Brightest Gore", qui m'avait foutu le cul par terre. Publié en total indépendance il y a quatre ans, ses 32 minutes de riffless Goregrind, bourrées ras-la-gueule de blast-beats sur lit de siphon d'évier engorgé, dopé par une production épaisse comme une moquette de salle d'attente, avaient su faire chavirer mon petit cœur. Je suis une fille facile pour tout ce qui s'approprie, et cherche à transcender, l'héritage de l'intégralement parfait "Putrefaction in Progress" de LDOH. Autant vous dire que ce deuxième album, annoncé chez Everlasting Spew, je l'attendais au tournant. Surtout après avoir vu cette superbe pochette, signée James Wilson.

Bon, vous l'aurez compris, c'est raté. Mais pas à moitié : complètement. La minutie et le soin avec lesquels Golem of Gore s'évertue à régresser sur absolument tous les plans confère au génie. Je n'ai pas compris - et je ne comprends toujours pas. S'enfiler les 37 (!) minutes de cet "Ultimo Mondo Cane" d'une traite, sans piquer du nez, relève de l'exploit olympique. Mais bon, quand il faut y aller...

Premier écueil et clou du cercueil : la production. Comment Diable peut-on passer du mur compact de "Madness is the Beginning" à quelque chose d'aussi amateur, plan-plan ? Exit la batterie punition, les guitares qui bouchent les artères, et le chant proprement inintelligible qui venait parachever le tout, morceau de cerise dans la flaque de gerbe ? Le spectre est tout plat. La pauvre caisse claire se contente de clapoter, les guitares sont reléguées au second plan (vu la teneur des riffs, c'est pas plus mal, mais on y reviendra), le gargouillis des différentes saillies de voix prenant tout l'espace... Je n'ai pas d'explication. Même l'exécution est bancale : et quand elle n'est pas à la rue, elle est aux fraises ! Je ne crains pas le côté sloppy, en temps normal (la spontanéité peut bien souvent faire la différence), mais ici, j'ai l'impression d'écouter un groupe complètement différent. Un tribute-band d'Impetigo joué avec les pieds, un Gut chopé dans un bac à soldes, un Last Days of Humanity oublié dans la voiture en pleine vague de chaleur...

C'est là que le groupe se tire une deuxième balle dans le pied : En cherchant à "complexifier" une formule qui n'en avait franchement pas besoin. Sauf qu'en tentant de gagner quelques maigres points de QI, il sacrifie tout ce qui faisait son charme jusqu'à présent. Le quatuor ne veut plus se contenter de tabasser tête dans le guidon, il veut qu'on entende ses riffs et toutes les (fausses) bonnes idées qu'il aura mis quatre ans à développer, péniblement. Sauf que ça ne fonctionne pas, ou très peu, les ficelles sont bien trop grosses. "Ultimo Mondo Cane" joue des choses qu'on a déjà entendues cent fois ailleurs, mais sans âme ni fun. C'était bien mieux quand le groupe voulait se faire plus con que le reste du troupeau ! Ce n'est pas pour la qualité des riffs ou du mid-tempo de troisième division (sérieux, des titres comme "Methamphetamine-Drenched In Piss And Gore" en deviennent physiquement pénibles) que je vais chez Golem of Gore, pas plus que chez un Sulfuric Cautery ou un Cystgurgle, d'ailleurs. C'est plutôt pour me faire rouler dessus.

Des deux écoles du Goregrind, Golem of Gore n'en choisit aucune, garde alternée. Sauf que ça ne fonctionne pas. A tenter de faire le grand écart entre les ambiances putrides, inconfortables d'un Lymphatic Phlegm ou d'un Gored, et les hyperblasts qui auront fait les plus belles heures de leur discographie, les Italiens se vautrent royalement sur les deux tableaux. En résulte un album aussi excitant qu'un Powerpoint de réunion CSE. Pour qui ne connaît pas encore le groupe, "Ultimo Mondo Cane" peut s'avérer relativement divertissant. Pour ceux qui attendaient avec impatience la tête dans la fiente, semelle de cuir derrière la nuque, ce dernier opus des Italiens tient plus de la balade digestive. Tant pis pour eux, tant pis pour nous... Golem of Gore, c'était mieux quand c'était con.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

1 COMMENTAIRE(S)

Sosthène citer
Sosthène
05/07/2025 11:56
note: 8/10
Je n'ai évidemment pas la même écoute que toi, parce que pas le même bagage en termes d'expertise goregrind mais je le trouve délicieux ce nouveau Golem of Gore. Il est certes moins extrême que le précédent, la batterie "pingue" moins, le chant ne ressemble plus à une vidange de fosse septique mais j'apprécie cette orientation davantage grind death, et puis il y a quand même toujours des tempos de maboule ! Je trouve que c'est aussi plus digeste à l'écoute du fait des nombreuses variations rythmiques.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Golem Of Gore
notes
Chroniqueur : 5/10
Lecteurs : (1)  8/10
Webzines : (1)  7/10

plus d'infos sur
Golem Of Gore
Golem Of Gore
Goregrind - Italie
  

écoutez
tracklist
01.   INTRO: Cruelty Abounds On This Planet  (02:35)
02.   The Fragrance Of Pus-Filled Eyes of the Dead  (01:45)
03.   Regurgitated Entrails With Intense Mortification  (01:20)
04.   Withdrawal Crisis - Through the Keyhole of Madness  (02:19)
05.   In The Cold Room Of My Restaurant, You Are Dog Food  (02:17)
06.   L’isola maledetta - Immersed In A Formaldehyde Coffin  (02:26)
07.   The Slasher in Black Latex: Acrid Aroma In Tenebris  (02:39)
08.   A Prayer From The Filthy Creatures Of The Deep  (01:30)
09.   Buried in Faeces - Ultimo Mondo Cane  (01:00)
10.   INTERLUDE: La Montagna della Dea Cannibale  (03:15)
11.   Chronic Obstructive Caustic Vomit  (02:09)
12.   Fucked By The Shovel, Thrown Into Violent Screams  (03:14)
13.   Methamphetamine-Drenched In Piss And Gore  (01:00)
14.   Through The Gates of Hell - Una tomba aperta  (00:43)
15.   Back From The Gates of Hell - Una bara vuota  (00:43)
16.   The Final Feast of the Damned - Tre Passi nel delirio  (01:29)
17.   Cannibal Banquet for the Lord of Flies: Maggots Throne  (02:41)
18.   OUTRO: Senza Uscita - Worse Than Reality  (04:31)

Durée : 37:45

line up
parution
30 Mai 2025

Essayez plutôt
Lymphatic Phlegm
Lymphatic Phlegm
Roughly Excised
(Putrefindings, Morbidescriptions and Necrognoses)

2021 - Black Hole Productions
  
The County Medical Examiners
The County Medical Examiners
Olidous Operettas

2007 - Relapse Records
  
Sulfuric Cautery
Sulfuric Cautery
Suffocating Feats of Dehumanization

2023 - Blast Addict / Haunted Hotel Records / 625 Thrashcore / Malokul
  
Autolysis
Autolysis
Inevitable Infection (EP)

2024 - Headsplit Records
  
Pulmonary Fibrosis
Pulmonary Fibrosis
Organ Maggots

2007 - Last House on the Right
  

Elend
The Umbersun
Lire la chronique
Personal War
Personal War (EP)
Lire la chronique
Nine Inch Nails
Pretty Hate Machine
Lire la chronique
Mütterlein
Amidst the Flames, May Our ...
Lire la chronique
Fragments Of Unbecoming
Dawnbringer (Chapter VII - ...
Lire la chronique
Death Whore
Blood Washes Everything Away
Lire la chronique
Grind in Paris
Rectorragie + Serpillère +...
Lire le live report
Sulfuric Cautery
Subsequent Torture Sessions...
Lire la chronique
Reject the Sickness
Signs of the End
Lire la chronique
Golem Of Gore
Ultimo Mondo Cane
Lire la chronique
LIXIVIAT FESTIVAL #3
Always Never Fun + Cannibal...
Lire le live report
La photo mystère du 1 Juillet 2025
Jouer à la Photo mystère
Cytotoxin
Biographyte
Lire la chronique
The Great Procession
To Another Sun
Lire la chronique
Mordred
Fool's Game
Lire la chronique
Abscess
Tormented
Lire la chronique
Anthropic / Consuming Misery / Morgue Terror
Sickening Slabs of Brutalit...
Lire la chronique
Phrenelith
Ashen Womb
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Juin 2025
Jouer à la Photo mystère
Execution
Camisole
Lire la chronique
Entretien avec Endless Agony
Lire le podcast
Scarset Rebellion
Flesh Against The Void
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Juin 2025
Jouer à la Photo mystère
Sale Freux
Vol de travers
Lire la chronique
Today Is The Day
Today Is The Day
Lire la chronique
Prieuré
Jusqu'au bénitier
Lire la chronique
Urfaust
The Constellatory Practice
Lire la chronique
Morbific
Bloom Of The Abnormal Flesh
Lire la chronique
Tour 2025
Daria + The Jesus Lizard
Lire le live report
La photo mystère du 16 Mai 2025
Jouer à la Photo mystère
Bleed
Bleed
Lire la chronique