My Own Private Alaska - Amen

Voici le premier album de My Own Private Alaska (MOPA pour les intimes et les flemmards), groupe comptant dans ses rangs un (ex)chanteur de Psykup et ayant reçu un gros buzz sur Internet après la sortie de son premier EP. Il faut dire que la musique du combo français est des plus originales et de plus produite par Ross Robinson (Korn et Slipknot mais aussi Norma Jean ou At The Drive In) !

MOPA joue donc du screamo néoclassique : un piano, une batterie et une voix sont les seuls instruments de ce disque. Amen est à la fois complètement néoclassique, par ce piano aux lignes influencées par la musique de Danny Elfman et Chopin (enfin, d'après la fiche promotionnelle car pour ma part, je pencherais plus pour un RQTN en plus énervé) mais aussi complètement screamo par cette voix crachant sa peine avec urgence, tout devant être dit avant qu'il ne soit trop tard. Le jeu rythmique accentue ce sentiment tout en collant aux notes du piano : une batterie à la fois dans le tempo et violente comme le chant…

…Mais au final je ne sais pas quoi en penser. Autant je peux comprendre qu'on trouve ça génial et novateur, autant je peux comprendre qu'on trouve ça niais et à chier. Tout est en place et sonne bien (Ross Robinson aux commandes quand même), ce qui est déjà un tour de force en soi vu l'alliance originale d'instruments, mais passé la sympathique reprise façon piano bar torturé de « Where Did You Sleep Last Night » de Nirvana, je m'ennuie sec. « Anchorage » est énorme avec son piano plus complexe qu'il n'y parait et sa voix déclamée, le refrain hurlé de « After you » est prenant et il en est de même pour « Die For Me » (l'introduction est magnifique) et « Broken Army » !

Par contre, je n'adhère pas aux expérimentations de « I Am An Island » et encore moins aux paroles ultra niaises de « Amen » (« Through every rainbow, I see you rise » : non mais comment peut-on chanter ça sérieusement ?!). En fait, j'ai l'impression que le groupe a voulu en foutre plein la gueule à l'auditeur en expérimentant à tout va sur la deuxième partie du disque (comme avec les claquements de doigt jazzy de « Page Of A Dictionary ») mais rate complètement son coup. Et « Ode To Silence » et son déluge bruitiste sans queue ni tête qui termine par un « Merci » de MiLKa (ouais, tu peux nous remercier d'avoir écouté jusqu'au bout ouais ouais !) n'est pas là pour me contredire. Heureusement que « Just Like You And I » renoue avec la qualité et le romantisme du début, sans quoi l'écoute entière d'Amen relèverait d'une recherche du temps perdu (au moins, c'est screamo quelque part !).

Un disque dont on pourra voir le verre à moitié plein (les cinq premières chansons et « Just Like You And I ») ou à moitié vide (le reste), c'est selon. Il est donc normal que pour moi le contrat ne soit qu'à moitié rempli !

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