chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
227 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Lifelover - Konkurs

Chronique

Lifelover Konkurs
C'est bien connu, le DSBM (a.k.a. Depressive Suicidal Black Metal pour ce qui est du patronyme stylistique complet et vendant du rêve...) est raillé de toute part. Par les vrais, les puristes quoi, les gros durs qui ont des grosses couilles et qui accusent le genre de tous les maux et surtout d'être écouté uniquement par des pisseuses bonnes qu'à chialer.

Cependant, être une pisseuse, c'est quand même drôlement cool parfois surtout si on se penche sur les bons groupes du genre. Silencer, Bethlehem ou encore Shining ont su prouver que le genre pouvait être intense, prenant et provoquer des émotions plus que palpables. Dans ce sous-genre qui compte finalement assez peu de groupes faisant l'unanimité, on s'attardera donc sur un des plus intéressants puisqu'il mélange allègrement le Black Metal plombé au post-rock le plus aérien. Alors là, je vous vois venir à grand coups de « Attention, ça sent fort la forêt ». Sauf que pas du tout : d'ailleurs si on devait implanter « Konkurs » dans un décor, il serait bien évidemment urbain, policé et diaboliquement neutre. Tout l'univers des suédois tient là-dedans, dans des barres HLM nordiques et des pilules de Benzodiazépines.

En fait, Lifelover est très générationnel. On situera sans problème n'importe quel pauvre type désabusé dans la modernité du monde sur cet opus baigné d'une couleur résolument citadine. La dureté des instruments, le cisèlement des mélodies : tout est incroyablement calculé sur cet opus qui inspire clairement une redondance massive faisant le sel de la musique. Et ça tourne en boucle, encore et encore jusqu'à l'épuisement, jusqu'à la fin. Ces rythmiques binaires (« Brand ») sèches et âpres instaurent une première couche de lassitude en proposant à l'auditeur des cycles simples, toujours au même tempo ou presque, qui seront la base volontairement peu variée de tout l'album.

Là-dessus, la troupe rajoute une basse bien souvent chantante et mélancolique (« Original ») qui chaussera joyeusement la paire de guitares d'un soulier trop serré. D'abord, vous observerez des guitares distordues jouant des riffs répétitifs plutôt lents. Et puis, il y a les autres guitares, en clair celles-ci, qui proposent bien souvent des accords ou des mélodies dissonantes tout en étant très touchantes. Pour faire simple, elles sont des accentuations de la musique qui soulignent un peu plus la tristesse de l’œuvre. Enfin, B. et ses petits camarades se fendent également de quelques samples assez déstabilisants (« Konvulsion » et sa polka aux allures de fête triste) et bien évidemment du piano, instrument ô combien fondamental chez Lifelover. Oh, pas de surenchère, le tout reste très brut puisque seul quelques notes viennent saupoudrer les titres (« Mental Central Dialog ») mais seigneur, quelles notes...

Après l'écoute de ce disque, on ne peut vraiment pas dire qu'on pète la forme. Écouter « Konkurs », c'est comme observer la tristesse d'un point de vue tellement neutre qu'il en est presque inhumain. Inhumains, un peu comme les timbres des chanteurs qui hurlent, gémissent, chuchotent, pleurent ou bavassent toutes leurs psychopathologies dans des éclairs de lucidité. C'est tellement froid que ça brûle la peau et c'est tellement dépressif que ça annihilerait presque les sentiments. Malgré sa violence musicale finalement toute relative par rapport à d'autres groupes de Black Metal, nous avons ici un disque bien plus traumatisant que la moyenne. Rarement la musique n'aura autant suinté le malheur et c'est bel et bien cette violence là – bien plus sournoise et virulente – qu'il faudra retenir en fin de course.

Oppressant comme une cage en verre (les larsens sur « Twich » qui viennent littéralement paralyser l'auditeur) et aussi tristement réaliste, Lifelover nous balance la véritable dépression en plein dans la gueule. Pas de romantisme fantasmé ou désabusé ici : du net, du précis, des ordonnances, des villes, des revolvers et des suicides au gaz. La tristesse de nos sociétés et de la condition humaine se trouve ici sublimée dans une version si évidente qu'il est impossible de la nier. D'ailleurs, l'artwork ou encore le logo du groupe accentuent cette sobriété taillée à grand coups de burin et bien évidemment destinée à illustrer le côté concret des sentiments développés.

« Konkurs » est indiscutablement un must-have ultime. On s'en fiche que vous soyez portés ou non sur le Black Metal, ou sur le DSBM, ou même sur le Metal en général... Ce disque est de toute façon bien plus puissant que toutes les frontières stylistiques et il y a fort à parier qu'il vous collera au mur dès les premières notes. « Konkurs » is the new black.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

3 COMMENTAIRE(S)

Streker citer
Streker
15/05/2014 18:14
note: 9.5/10
FleshOvSatan a écrit : Tu ne perds pas grand chose avec le dernier. M'enfin, je suis en train d'écrire tranquillement la chro de tout les Lifelover que je n'ai pas encore fait.

Ok, j'attendrai de lire la chro du dernier avant de l'acheter
FleshOvSatan citer
FleshOvSatan
15/05/2014 16:28
note: 9.5/10
Tu ne perds pas grand chose avec le dernier. M'enfin, je suis en train d'écrire tranquillement la chro de tout les Lifelover que je n'ai pas encore fait.
Streker citer
Streker
15/05/2014 13:38
note: 9.5/10
Le meilleur pour moi de Lifelover,mis à part le dernier que je n'ai pas encore écouté.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Lifelover
notes
Chroniqueur : 9.5/10
Lecteurs : (6)  8.58/10
Webzines : (18)  8.21/10

plus d'infos sur
Lifelover
Lifelover
DSBM / Post-Rock - 2005 † 2015 - Suède
  

tracklist
01.   Shallow
02.   Mental central dialog
03.   Brand
04.   Cancertid
05.   Konvulsion
06.   Twitch
07.   Narcotic Devotion
08.   Alltid - Aldrig
09.   Stängt p.g.a. semester
10.   Original
11.   Bitter reflektion
12.   Mitt annexia
13.   Spiken i kistan
14.   En tyst minut

Durée : 59.03 min.

line up
  • B. / Guitare, Piano, Chant, Paroles
  • ( ) / Chant Principal, Paroles
  • 1853 / Chant Additionnel, Paroles
  • H. / Guitares Rythmiques
  • Fix / Basse
  • S. / Batterie Session / Live

parution
10 Octobre 2008

voir aussi
Lifelover
Lifelover
Dekadens (EP)

2009 - Osmose Productions
  
Lifelover
Lifelover
Pulver

2006 - GoatowaRex
  

Nargaroth
Jahreszeiten
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Mai 2025
Jouer à la Photo mystère
Bleed
Bleed
Lire la chronique
Entretien avec Infern
Lire le podcast
Absolute Elsetour - Europe 2025
Blood Incantation + Minami ...
Lire le live report
Entretien avec Julien Helwin (IRON FLESH)
Lire le podcast
Frozen Night #16
Ardente + Bataille + Limbes...
Lire le live report
Darkthrone
Ravishing Grimness
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Mai 2025
Jouer à la Photo mystère
Iron Lung
Adapting // Crawling
Lire la chronique
CKRAFT
Lire l'interview
Cantique Lépreux
Sectes (EP)
Lire la chronique
Aortes
Carrion
Lire la chronique
Disarmonia Mundi
The Dormant Stranger
Lire la chronique
Today Is The Day
Willpower
Lire la chronique
eGorGe
Amalgams / Drill Baby Drill...
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Avril 2025
Jouer à la Photo mystère
Godflesh
A World Lit Only By Fire
Lire la chronique
Revenge
Violation.Strife.Abominate
Lire la chronique
Allocer
Worship (EP)
Lire la chronique
Teitanblood
From The Visceral Abyss
Lire la chronique
Nero Kane
Tales of Faith and Lunacy
Lire la chronique
Gore Beyond Necropsy
Noise-a-Go Go!!!
Lire la chronique
Godflesh
Decline & Fall (EP)
Lire la chronique
Sidetracked
No Return
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Avril 2025
Jouer à la Photo mystère
Idiot Child
The First Breath Is the Beg...
Lire la chronique
L7
Hungry For Stink
Lire la chronique
Entretien avec Brokenheads
Lire le podcast
Amber Asylum
Ruby Red
Lire la chronique
Entretien avec Repurgator
Lire le podcast