Wall Of Lies - Fistful Of Lies
Chronique
Wall Of Lies Fistful Of Lies (EP)
Il y a un petit peu plus de douze ans, Dead écrivait à propos de Rage Against The Machine, paru en 1992 : "1992, Rage Against The Machine, jeune groupe de Los Angeles débarque sur les ondes avec un le titre "Killing In The Name". Relayé par tous les médias dit "jeunes" à l'époque, il aurait vraiment fallu vivre dans une cave pour ne pas l'entendre et encore je ne sais pas si cela aurait suffit. C'est également une des choses les plus brutales que l'on pouvait entendre sur des radios grand public, du temps où le rock n'avait pas été mangé par le rap et le R'n'B. Mais à force de ressasser encore et toujours le passé, on va me prendre pour un petit vieux dont le compteur serait resté bloqué sur ses 15 ans, du temps où ce vieux était jeune et rebelle. Mais pour les djeunz du fonds qui se croiraient plus malins que les autres, pouvez-vous me citer un groupe qui a fait mieux que ces américains à l'heure actuelle ?".
J'ai mis la dernière phrase en gras car WALL OF LIES, notre invité du jour, marche tellement dans les traces de RATM qu'il est difficile de savoir s'il s'agit d'une grossière repompe ou d'un hommage appuyé. Comme les garçons avancent en pleine lumière en appelant leur disque Fistful of Lies, je penche pour la deuxième hypothèse.
WALL OF LIES est un très jeune groupe qui n'a pas encore soufflé sa première bougie. A peine neuf mois se sont écoulés entre la fondation du gang, début 2017, à Liège, et son premier EP, Fistful Of Lies paru en septembre. Traitez-moi de vieux con (vous pouvez, je fais partie de ceux qui ont acheté la K7 de RATM en 1992!), mais je continue à être surpris qu'un groupe publie un disque, fut-ce un simple EP, si peu de temps après sa création. Je reste convaincu qu'il faut plus de temps pour qu'un combo façonne sa personnalité, trouve une couleur musicale personnelle ou pour le moins, une nuance un peu originale. Ce n'est pas Fistful Of Lies qui va me faire changer d'avis. Le disque souffre en effet de deux défauts gênants.
Le premier c'est la trop grand filiation des compos avec celles de RATM. Vous le ressentez dès les premières minutes de "Charlotteville" : la guitare sonne comme du RATM, la rythmique sonne comme du RATM, Maune chante exactement comme Zach de la Rocha et emploie les mêmes intonations pour scander des textes sociétaux qui font eux aussi beaucoup penser à RATM.
Le deuxième c'est la naïveté adolescente des textes et le choix discutable de l'anglais. Et là, je me dois de nuancer : j'ai d'abord était séduit par la construction des textes, le choix de sujets d'actualité ("Charlotteville"), et la fluidité des lyrics. Toutefois, en grattant le vernis, l'on s'aperçoit qu'ils sonnent comme de la révolte d'adolescents qui refont le monde autour d'un pétard. L'effet est accentué par le choix de chanter en anglais. Le recours à la langue de Shakespeare oblige l'auteur dont ce n'est manifestement pas l'idiome maternel à des simplifications ou des constructions un peu scolaires qui sapent malheureusement la force de ses écrits.
Je ne veux pas jeter bébé avec l'eau du bain. Fistful Of Lies souffre de plusieurs défauts de jeunesse, mais ils ne sont pas rédhibitoires. Le gang choisit un sous-genre du Metal aussi séduisant que rare. Il a pensé, composé, enregistré, produit et mixé son premier méfait en totale autarcie et il n'y a pas à rougir du résultat. Un projet à suivre, ne serait-ce que pour voir comment il va évoluer.
| rivax 13 Septembre 2017 - 525 lectures |
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