chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
192 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Dio - Holy Diver

Chronique

Dio Holy Diver
Dans le Metal, c'est comme dans le vin. Il y a de bons millésimes. 1983 en est un. Allez-donc jeter un cil à la liste des disques parus cette année si vous en doutez. Un bon MAIDEN, un bon OZZY, un excellent METALLICA, un bon SLAYER, les débuts de MÖTLEY CRÜE, un BLACK SABBATH sous estimé et les débuts solo de Ronnie James Dio, fraîchement (au propre comme au figuré) débarqué de BLACK SABBATH. Démissionné / Débarqué, les avis divergent. Mais quel que soit le juste terme, l'union sacrée entre le lutin et le gang de Birmingham est finie et bien finie. Après les deux albums d'anthologie que sont Heaven and Hell et Mob Rules, l'enregistrement laborieux du LIve Evil a fait exploser le quatuor constitué des Anglais Tony Iommi et Geezer Buttler et des Américains Ronnie Dio et Vinnie Appice. Irréconciliables suite à une dispute autour du mixage du live, les américains sont allés voir ailleurs, laissant aux Anglais leurs yeux pour pleurer et un mauvais disque live pour se consoler.

Libéré du Sab, Dio décide de finaliser un projet qui lui trotte dans la tête depuis longtemps : fonder son propre groupe. Le lutin avait essayé de mener ce side projet en parallèle de BLACK SABBATH, mais Tony Iommi a refusé, comme il l'avait fait quelques années plus tôt pour Ozzy, que son frontman partage son temps entre deux groupes. Porté par le succès encore frais dans les esprit de ses deux albums avec BLACK SABBATH, Dio signe un deal avec Vertigo et recrute des musiciens pour compléter son line-up : Vinnie Appice aux fûts, Vivian Campbell à la guitare et Jimmy Bain à la basse. Le groupe s'enferme en studio pour composer et enregistrer vite et bien le premier opus du groupe auquel Dio donne très modestement son nom. Un choix pas totalement idiot dans la mesure où, si le lutin est encore paré de l'aura de BLACK SABBATH, le reste de sa petite troupe est composé de glorieux inconnus. Autant capitaliser sur la renommée du chanteur pour se démarquer sur une scène Heavy Metal aux côtés des grands groupes très renommés et des étoiles montantes de la scène Hard FM / Glam Metal qui est en phase d'exploser à Los Angeles.

Holy Diver est un album qui se déguste. Comme la madeleine de Proust qui rappellerait le temps béni du Heavy Metal qui avait quelque chose à raconter et envoyait du rêve par tous les sillons. Le disque accuse un petit coup de vieux mais il a finalement moins mal vieilli que d'autres disques parus à l'époque. Bien sûr, certaines chansons sonnent terriblement années 1980 ("Don't Talk To Strangers" en particulier). Bien sûr il y a quelques intros au synthé un peu ringarde : l'intro venteuse de "Holy Diver", un effet synthétique pathétique sur "Invisible" et le risible hurlement de loup enroué sur "Shame On The Night". Mais ces petits signes du temps mis à part, la colonne vertébrale du disque est faite d'un Heavy Metal solide et intemporel. La tracklist est intelligente et équilibrée. Ouvrant sur "Stand Up and Shout", une grosse baffe Heavy tout en guitare tranchante, en batterie vrombissante et en chant agressif. Le parfait hymne pour stade. Vient ensuite le célèbre morceau titre, archi connu et magnifique "Holy Diver", porté par un tempo plutôt lent, un chant envoûtant et un riff génial. Cette chanson aurait tendance à faire oublier le reste de la tracklist, et ça serait pourtant bien dommage de passer à côté. Car même s'ils ne sont pas tous aussi équilibrés que "Holy Diver", chacun des sept morceaux suivants a quelque chose à dire. Ils se suivent comme à la parade, développant des ambiances et des thématiques variées. Sans jamais faiblir ni tomber dans le mièvre parfois effleuré, la tracklist se clôture sur l'exceptionnel "Rainbow In The Dark" et le plus anecdotique "Shame On The Night".

Ce qui est vraiment bien avec Holy Diver, c'est aussi de constater à quel point le travail de DIO est différent de celui de BLACK SABBATH. Ce nouveau projet n'a résolument rien à voir avec le son du groupe Britannique. Il est plus enjoué, plus léger, plus cool, moins pesant et plombé. Même Ronnie Dio est différent. Son chant est toujours très technique, riche et aisément reconnaissable, mais l'Américain, libéré du poids de la couronne de frontman de BLACK SABBATH semble plus à son aise dans un univers qu'il s'est inventé. Un univers dans lequel il laisse à ses collègues le champ nécessaire pour s'exprimer. Voila un disque où l'on sent que chaque musicien a pu s'exprimer. Chaque instrument a un son organique et orgasmique : la guitare de Campbell éjacule des soli d'anthologie, la batterie de Vinnie Appice alterne tempi posés et accélérations d'antologie. Quant à Dio, inutile de vous dire qu'il est à 200% de son karma. Le chanteur alterne les tessitures vocales comme qui rigole, ose des montées dans les aigus à faire péter tous les verres en cristal de la maison et habite littéralement ses textes.

Le disque ne se révèle pas forcément du premier coup, mais il gagne à être redécouvert. Sans être un disque fondateur à l'importance historique, Holy Diver est un album sur lequel il n'y a rien à jeter et tout à garder. Un album qui rend justice au millésime 1983, décidément exceptionnel.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

6 COMMENTAIRE(S)

Funky Globe citer
Funky Globe
03/11/2018 23:29
Shame of the Night anecdotique ? Pas possible ! Dio se fout à poil sur ce morceau bourré d'émotions.
Album ultime et de loin le meilleur de sa disco.
MoM citer
MoM
17/05/2018 18:03
Décidément, je n'arriverai jamais avec ce groupe. Je n'aime que Holy Diver pour son riff, son clip kitschouille et les parodies derrière Gros sourire

Autrement, pour moi, le Dio, c'est Rainbow ! Ca, c'est monstrueusement bon ! L'éponyme et Rising, ça envoie sec Clin d'oeil
rivax citer
rivax
17/05/2018 11:12
note: 8.5/10
AxGxB a écrit : Bon timing sinon pour la chronique.

J'avais envie de le faire depuis un moment. Quand j'ai vu que la date anniversaire était bientôt, j'ai sauté sur l'occasion!
tasserholf citer
tasserholf
17/05/2018 10:26
Encore une preuve que le heavy c'est vraiment un style qui ne marche qu'à la nostalgie chez moi. Et vu que j'ai pas écouté Dio étant gamin je vois le potentiel mais ça ne m'évoque rien, la jauge à émotions reste vide :/
Jean-Clint citer
Jean-Clint
17/05/2018 08:59
note: 9/10
Du même avis que mes confrères, un excellent album qui n'a pas vieillit et dont les morceaux font toujours mouche après tant d'années.

Très classique sur la forme, il est sublimé par le niveau de chacun des membres du groupe où puissance et mélodie sont en équilibre parfait. Un très grand cru (comme son successeur)
AxGxB citer
AxGxB
17/05/2018 08:30
note: 9/10
Un excellent premier album qui en ce qui me concerne n'a pas vraiment subit les affres du temps. Effectivement bien équilibré avec un mélange de titres plus catchy et d'autres plus mélodiques. Et puis bien entendu le chant absolument parfait de Ronnie James Dio.
Bon timing sinon pour la chronique.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Dio
Heavy Metal
1983 - Warner Bros. / Vertigo
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs : (10)  8.55/10
Webzines : (7)  8.33/10

plus d'infos sur
Dio
Dio
Heavy Metal - 1982 † 2010 - Etats-Unis
  

vidéos
Holy Diver
Holy Diver
Dio

Extrait de "Holy Diver"
  
Rainbow In The Dark
Rainbow In The Dark
Dio

Extrait de "Holy Diver"
  

tracklist
01.   Stand Up and Shout  (3:15)
02.   Holy Diver  (5:52)
03.   Gypsy  (3:37)
04.   Caught in the Middle  (4:13)
05.   Don't Talk to Strangers  (4:49)
06.   Straight Through the Heart  (4:31)
07.   Invisible  (5:23)
08.   Rainbow in the Dark  (4:13)
09.   Shame on the Night  (5:16)

Durée : 41:29

line up
parution
25 Mai 1983

Essayez aussi
Tragic Forms
Tragic Forms
Arms ‘Round the Armistice

2023 - Indépendant
  
White Wizzard
White Wizzard
The Devil's Cut

2013 - Earache Records
  
Satan
Satan
Life Sentence

2013 - Listenable Records
  
Leather
Leather
II

2018 - High Roller Records
  
Visigoth
Visigoth
Conqueror's Oath

2018 - Metal Blade Records
  

False Gharial
Birth (EP)
Lire la chronique
Absolute Elsetour - Europe 2025
Blood Incantation + Minami ...
Lire le live report
Entretien avec Julien Helwin (IRON FLESH)
Lire le podcast
Frozen Night #16
Ardente + Bataille + Limbes...
Lire le live report
Darkthrone
Ravishing Grimness
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Mai 2025
Jouer à la Photo mystère
Iron Lung
Adapting // Crawling
Lire la chronique
CKRAFT
Lire l'interview
Cantique Lépreux
Sectes (EP)
Lire la chronique
Aortes
Carrion
Lire la chronique
Disarmonia Mundi
The Dormant Stranger
Lire la chronique
Today Is The Day
Willpower
Lire la chronique
eGorGe
Amalgams / Drill Baby Drill...
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Avril 2025
Jouer à la Photo mystère
Godflesh
A World Lit Only By Fire
Lire la chronique
Revenge
Violation.Strife.Abominate
Lire la chronique
Allocer
Worship (EP)
Lire la chronique
Teitanblood
From The Visceral Abyss
Lire la chronique
Nero Kane
Tales of Faith and Lunacy
Lire la chronique
Gore Beyond Necropsy
Noise-a-Go Go!!!
Lire la chronique
Godflesh
Decline & Fall (EP)
Lire la chronique
Sidetracked
No Return
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Avril 2025
Jouer à la Photo mystère
Idiot Child
The First Breath Is the Beg...
Lire la chronique
L7
Hungry For Stink
Lire la chronique
Entretien avec Brokenheads
Lire le podcast
Amber Asylum
Ruby Red
Lire la chronique
Entretien avec Repurgator
Lire le podcast
Mediated Form / Sidetracked / Idiot Child / Decorticate / Filthcrawl
Post-Traumatic Stress Dysfu...
Lire la chronique
Today Is The Day
Supernova
Lire la chronique
Nydvind
Tetramental II - Telluria
Lire la chronique