chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
146 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Neil Young - Mirror Ball

Chronique

Neil Young Mirror Ball
Je vous vois venir avec vos gros sabots et vos yeux noirs pour me dire que j’ai été bien gentil avec mes chroniques de Pearl Jam ces douze derniers mois mais qu’il serait temps de s’arrêter là car on commence dangereusement à s’éloigner de la ligne éditoriale fixée par Thrashocore. Sauf que non. Enfin oui mais cette dernière n’en fait pas moins sens... Certes les Uruk-hai de Saroumane risquent bien de s’étouffer à la vue de cette chronique (voir ce commentaire dispensé sous celle de Feminazgul) mais les amateurs éclairés de la bande à Eddie Vedder et consort savent pertinemment pourquoi celle-ci à finalement toute sa place dans ces colonnes.

Né de la rencontre entre Neil Young, célèbre musicien et activiste américano-canadien ayant largement contribué à l’essor du mouvement Folk Rock dans les années 60 et 70, et Pearl Jam à la suite d’un concert de charité en soutien au droit à l’avortement tenu en janvier 1995, Mirror Ball sera enregistré onze jours plus tard au Bad Animals Studio de Seattle sous la houlette du producteur Brendan O’Brien (sixième membre de Pearl Jam depuis Vs.) et non du regretté David Briggs (producteur attitré de Neil Young ayant signé pas moins de dix-huit albums de l’artiste) qui décèdera malheureusement la même année. Deux sessions de deux jours, une première en janvier et une seconde en février, durant lesquelles monsieur Neil Young composera l’essentiel de ces onze morceaux qu’il couchera sur bande dans la foulée avec le soutien indéfectible des membres de Pearl Jam probablement plus que ravis de participer à un album de l’une de leur plus grandes idoles.

Pourtant, bien que composé et enregistré dans une certaine urgence, il se dégage de Mirror Ball une impression de décontraction ainsi qu’un certain sentiment d’insouciance perceptible tout au long de l’album, notamment à travers cette production finalement assez dépouillée où ces quelques discussions pré ou post-enregistrements que les deux parties choisiront de laisser en l’état (les débuts de "Song X" et "Act Of Love" par exemple). Pearl Jam le soulignera d’ailleurs par la suite, Neil Young en homme d’expérience peu enclin au stress et aux prises de têtes aura su apporter à ce projet son flegme bienveillant. Une attitude extrêmement positive qui aura notamment permis à Eddie Vedder et à ses copains (enfin surtout à ses copains) de se délester d’une certaine pression après trois albums marqués par le succès que l’on connait mais aussi par les à côtés bien moins reluisants comme le départ forcé de Dave Abbruzzese, le boycott particulièrement éprouvant de Ticketmaster ou ce souci de harcèlement qui empêchera Eddie Vedder de participer pleinement à l’élaboration de cet album.

21ème sortie studio de Neil Young, Mirror Ball s’inscrit cependant comme une collaboration que les musiciens de Pearl Jam choisiront d’embrasser pleinement puisqu’effectivement, bien plus qu’un "back-up band" de luxe, Stone Gossard, Mike McCready, Jeff Ament et Jack Irons iront mettre toutes leurs tripes et leurs personnalités dans l’interprétation de ces compositions imaginées par monsieur Young. Il se dégage ainsi de cet album une abrasivité, une énergie ainsi qu’une intensité propre au Pearl Jam des années 90 qui font de Mirror Ball un album un peu spécial dans la discographie de l’americano-canadien. Des titres comme "Song X" dont le refrain résonne tel un hymne de marin version Rock, "Act Of Love" sur le thème de l’avortement, l’entêtant "I’m The Ocean" et son thème principal répété pendant plus de sept minutes, ce "Big Green Country" au solo aux intonations un brin "garage" ou ce "Downtown" au riffing bien bad boy permettent d’instaurer un certain allant tout au long de l’album. À l’inverse, des titres tels que "Truth Be Known" (qui, bizarrement me fait beaucoup penser à du Built To Spill), "Peace And Love" et ses solos absolument impeccables ou ce "Scenery" un poil étrange et déglingué vont venir apporter autre chose, que ce soit un brin de douceur, un peu de relief tout à fait nécessaire ou tout simplement une profondeur supplémentaire. Alors évidemment, on aurait aimé qu’Eddie Vedder puisse s’imposer davantage, qu’il pose quelques lignes de chant ici ou là, seul ou en duo, mais malheureusement ce n’est pas le cas. Aussi ce dernier ne participera qu’aux backing vocals avec le reste du groupe. De la même manière, nous n’aurions pas été contre quelques titres composés par Pearl Jam mais comme évoqué un petit peu plus haut, le groupe de Seattle a su malgré tout insuffler un peu de son identité dans les compositions écrites par Neil Young.

Loin d’avoir fait l’unanimité à sa sortie (et même encore maintenant), Mirror Ball restera pour moi le premier album de Neil Young à avoir trouvé le chemin de mes oreilles. Si celui-ci compte assurément quelques défauts, sachez cependant que je ne les ai jamais trouvé et qu’il reste pour moi un excellent disque de Folk Rock sublimé par le fait que là, derrière le charismatique patron qu’est Neil Young, on trouve les petits gars tout en humilité (mais bien en forme) de Pearl Jam bien décidé à faire de ce disque une collaboration en y insufflant ce dynamisme et cette énergie propre aux cinq garçons de Seattle. À sa manière, Mirror Ball signe également la fin d’une épopée Grunge aussi mouvementée que passionnante ainsi qu'une certaine évolution pour Pearl Jam vers des sonorités plus Folk (entamée depuis Vitalogy et confirmée quelques mois plus tard avec la sortie de No Code. Quoi qu’il en soit, je vous conseillerai vivement de ne pas faire l’impasse sur ce disque qui, pour toutes les raison évoquées plus haut, vaut que l’on s’y intéresse !

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

7 COMMENTAIRE(S)

InnerDam citer
InnerDam
29/12/2020 12:37
Caïn Marchenoir a écrit : InnerDam a écrit : Belle chronique pour un très grand monsieur du rock!
Bizarrement c'est la période que je connais le moins de Neil Young, excepté le génial "Sleeps with Angel" qui etait une vrai leçon de rock à toute cette scène alternative qui émergeait.
Dans mon top, "After The Gold Rush" reste intouchable, et "Zuma", rien que pour "cortez the killer", le solo que nous sort le Loner sur ce titre est juste danteque.

Le solo de Cortez the Killer est magnifique, au même rang que celui de Like A Hurricane.


Je l'avais oublié celui là. Décidemment ça me donne envie de ressortir ces albums et notamment de me chopper le "Mirror Ball". Surtout quand on voit le line up!
Caïn Marchenoir citer
Caïn Marchenoir
29/12/2020 12:27
InnerDam a écrit : Belle chronique pour un très grand monsieur du rock!
Bizarrement c'est la période que je connais le moins de Neil Young, excepté le génial "Sleeps with Angel" qui etait une vrai leçon de rock à toute cette scène alternative qui émergeait.
Dans mon top, "After The Gold Rush" reste intouchable, et "Zuma", rien que pour "cortez the killer", le solo que nous sort le Loner sur ce titre est juste danteque.

Le solo de Cortez the Killer est magnifique, au même rang que celui de Like A Hurricane.
AxGxB citer
AxGxB
29/12/2020 12:25
Merci messieurs Sourire
Et merci pour vos recommandations, il faudrait que je prenne le temps d'écouter autre chose que "Harvest" (ahlala, ce "Old Man") ou celui-ci quand je veux du Neil Young !
InnerDam citer
InnerDam
29/12/2020 12:14
Belle chronique pour un très grand monsieur du rock!
Bizarrement c'est la période que je connais le moins de Neil Young, excepté le génial "Sleeps with Angel" qui etait une vrai leçon de rock à toute cette scène alternative qui émergeait.
Dans mon top, "After The Gold Rush" reste intouchable, et "Zuma", rien que pour "cortez the killer", le solo que nous sort le Loner sur ce titre est juste danteque.
Caïn Marchenoir citer
Caïn Marchenoir
29/12/2020 11:21
AxGxB a écrit : Je ne connais que celui-ci et "Harvest" que j'adore, du coup je ne me risquerai pas au jeu des comparaisons.

Et oui, le EP "Merkinball" malgré son contenu plus que limité est tout aussi recommandable. Ce sera d'ailleurs ma prochaine chronique du groupe dans les semaines à venir. Par contre, je ne sais pas pourquoi ils ont été coupés de l'album... Enfin bon, ce n'est pas très grave.


Je te conseille Tonight's the Night, On the Beach, Zuma et Rust Never Sleeps, commence par celui-ci d'ailleurs.

Belle chronique au passage.
AxGxB citer
AxGxB
29/12/2020 11:01
Je ne connais que celui-ci et "Harvest" que j'adore, du coup je ne me risquerai pas au jeu des comparaisons.

Et oui, le EP "Merkinball" malgré son contenu plus que limité est tout aussi recommandable. Ce sera d'ailleurs ma prochaine chronique du groupe dans les semaines à venir. Par contre, je ne sais pas pourquoi ils ont été coupés de l'album... Enfin bon, ce n'est pas très grave.
Caïn Marchenoir citer
Caïn Marchenoir
29/12/2020 10:24
Ce fut aussi mon premier album de Neil Young acheté à l'époque, et je me souviens de mes amis qui étaient avec moi quand j'ai acheté ce disque et qui avait confondu Neil Young avec Paul Young et qui pensaient que j'avais un disque de pop, alors que je m'évertuais à leur dire que c'était avec les musiciens de Pearl Jam sur cet album.

L'album est pas mal, mais le soucis c'est qu'il est paru dans cette période où Neil Young a sorti deux pépites au dessus du lot que sont Sleeps With Angels et l'OST de Dead Man. Mais ça va dans la suite de cette sorte de renaissance artistique du Loner depuis l'album Freedom, après un gros passage à vide durant les eighties. En tout cas, cette collaboration aura laissée des traces sur l'album No Code et par la suite, je pense aussi bien aux titres acoustiques de Pearl Jam qu'à un Red Mosquito.

"De la même manière, nous n’aurions pas été contre quelques titres composés par Pearl Jam mais comme évoqué un petit peu plus haut, le groupe de Seattle a su malgré tout insuffler un peu de son identité dans les compositions écrites par Neil Young"

En fait ça existe sur le EP Merkin Ball enregistré durant cette période avec le fabuleux I Got I.D. et le plus nostalgique The Long Road, avec Neil Young en guest.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Neil Young
Folk Rock
1995 - Epic Records
notes
Chroniqueur : 8/10
Lecteurs :   -
Webzines : (1)  6.67/10

plus d'infos sur
Neil Young
Neil Young
Folk Rock - 1968 - Canada
  

écoutez
vidéos
Downtown
Downtown
Neil Young

Extrait de "Mirror Ball"
  

tracklist
01.   Song X  (04:41)
02.   Act Of Love  (04:55)
03.   I'm The Ocean  (07:06)
04.   Big Green Country  (05:08)
05.   Truth Be Known  (04:39)
06.   Downtown  (05:11)
07.   What Happened Yesterday  (00:46)
08.   Peace And Love  (07:02)
09.   Throw Your Hatred Down  (05:46)
10.   Scenery  (08:50)
11.   Fallen Angel  (01:15)

Durée : 55:14

line up
parution
7 Août 1995

Essayez aussi
Wovenhand
Wovenhand
Woven Hand

2002 - Glitterhouse Records
  
Ice Dragon
Ice Dragon
Dream Dragon

2012 - Autoproduction
  
Katatonia
Katatonia
Sanctitude (Live)

2015 - Kscope Music
  
Green Carnation
Green Carnation
A Night Under The Dam (DVD)

2007 - Sublife Productions
  
Hexvessel
Hexvessel
All Tree

2019 - Century Media Records
  

Dismo
Absurd
Lire la chronique
Personal War
Personal War (EP)
Lire la chronique
Nine Inch Nails
Pretty Hate Machine
Lire la chronique
Mütterlein
Amidst the Flames, May Our ...
Lire la chronique
Fragments Of Unbecoming
Dawnbringer (Chapter VII - ...
Lire la chronique
Death Whore
Blood Washes Everything Away
Lire la chronique
Grind in Paris
Rectorragie + Serpillère +...
Lire le live report
Sulfuric Cautery
Subsequent Torture Sessions...
Lire la chronique
Reject the Sickness
Signs of the End
Lire la chronique
Golem Of Gore
Ultimo Mondo Cane
Lire la chronique
LIXIVIAT FESTIVAL #3
Always Never Fun + Cannibal...
Lire le live report
La photo mystère du 1 Juillet 2025
Jouer à la Photo mystère
Cytotoxin
Biographyte
Lire la chronique
The Great Procession
To Another Sun
Lire la chronique
Mordred
Fool's Game
Lire la chronique
Abscess
Tormented
Lire la chronique
Anthropic / Consuming Misery / Morgue Terror
Sickening Slabs of Brutalit...
Lire la chronique
Phrenelith
Ashen Womb
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Juin 2025
Jouer à la Photo mystère
Execution
Camisole
Lire la chronique
Entretien avec Endless Agony
Lire le podcast
Scarset Rebellion
Flesh Against The Void
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Juin 2025
Jouer à la Photo mystère
Sale Freux
Vol de travers
Lire la chronique
Today Is The Day
Today Is The Day
Lire la chronique
Prieuré
Jusqu'au bénitier
Lire la chronique
Urfaust
The Constellatory Practice
Lire la chronique
Morbific
Bloom Of The Abnormal Flesh
Lire la chronique
Tour 2025
Daria + The Jesus Lizard
Lire le live report
La photo mystère du 16 Mai 2025
Jouer à la Photo mystère
Bleed
Bleed
Lire la chronique